08/12/15

Quelle place pour le gaz dans la transition énergétique?

En se rendant au congrès Gazelec 2015 (relire le live tweet de VERTONE), le meeting des décideurs de l’énergie, VERTONE a pu identifier les perspectives du marché du gaz.

La loi sur la Transition Energétique (TE),  promulguée le 18 août 2015, fixe des objectifs ambitieux en termes d’évolution du mix énergétique français, comme par exemple la réduction de 30% de la consommation d’énergie fossiles d’ici à 2030.

Si le gaz fait historiquement partie du clan des énergies fossiles, et donc émettrices de CO2, les acteurs du secteur soutiennent qu’il dispose des atouts nécessaires pour être considéré comme un vecteur essentiel de la transition énergétique.

Des émissions de CO2 « raisonnables »

La loi sur la Transition Energétique dresse un objectif de réduction de 40% des émissions de CO2 horizon 2030. Par rapport aux autres énergies fossiles, les émissions de CO2 issues de la consommation de gaz naturel seraient, à rendement équivalent, bien moins importantes. A titre d’exemple, le gaz naturel émet 25% de CO2 en moins que le diesel (sans compter l’absence de particules fines), et ce chiffre atteint 60% si l’on compare au charbon.

En valeur absolue, les émissions imputables au gaz naturel ne représenteraient « que » 11% des émissions totales de CO2 dans le monde, soit environ 3 milliards de tonnes de CO2 en 2011.

Une synergie avec les énergies vertes

Dans une optique de diversification du mix énergétique, le gaz apparait comme particulièrement complémentaire des énergies renouvelables, sujettes aux conditions météorologiques (ensoleillement, pluies, vent, etc…). Ces aléas de production peuvent être compensés par des centrales à gaz, pouvant facilement moduler leur production d’électricité, contrairement aux centrales nucléaires.

En 2013, la puissance électrique du parc français de centrales fonctionnant au gaz naturel était de 6,1 GW, soit environ 10% de la puissance du parc de centrales nucléaire.

Si le biogaz, produit de la fermentation de matières organiques, pourrait également devenir une source complémentaire et moins polluante de gaz, on peut par contre regretter que la loi sur la transition énergétique ne comporte pas d’objectifs spécifiques à son sujet, hormis un plan d’équipement en gaz des stations de service.

Gaz de schiste, l’opportunité tabou

La loi prévoit que la part du nucléaire dans la production d’électricité en France passe de 75% à 50% à l’horizon 2025. Si ce différentiel était comblé exclusivement par des énergies renouvelables, cela représenterait plus de 100 TWh, soit une hausse de 130% par rapport à la production actuelle des énergies renouvelables, et de plus de 500% si l’on exclut l’énergie hydraulique.

Une alternative nettement moins populaire en France, mais tout aussi absente du projet de loi sur la Transition Energétique, réside dans le gaz de schiste. En France la fracturation hydraulique reste interdite à date, au grand dam des acteurs du gaz qui n’excluent pas que le débat soit rouvert dans les prochaines années…

Cap sur LA Cop21

Le sommet Cop21, qui se termine le 11 décembre 2015, vise à trouver un accord durable entre pays développés et pays émergents, enrayant le bilan en demi-teinte de Copenhague en 2009. Objectifs affichés, une diminution de 40% à 70% des émissions de CO2 d’ici à 2050 et limiter le réchauffement climatique à 2°C à l’horizon 2100, seuil au-delà duquel les effets pour notre planète seront irréversibles selon les scientifiques. Ceci passera par le biais d’un accord entrant en vigueur à partir de 2020, mobilisant l’ensemble des parties-prenantes : états, entreprises, société civile  et consommateurs.

Les leviers évoqués représentent de nouvelles opportunités pour le secteur du gaz : encouragement des énergies vertes type biométhane, nouvelles techniques d’extraction du gaz de schiste… ; mais également de nouvelles contraintes : marché des certificats carbone, réduction des consommations… De quoi rebattre les cartes d’un marché à l’équilibre déjà fragile

Retrouvez l’offre de Conseil VERTONE du secteur de l’Energie et de l’Environnement

Sources : Congrès Gazelec 2014 et 2015, Observatoire du Gaz 2014, L’expansion Octobre 2012