15/02/13

OUVERTURE DU MARCHÉ DES JEUX EN LIGNE: TOURNANT GAGNANT OU PARI PERDANT ?

Le marché des jeux en ligne s’est ouvert le 8 juin 2010, à quelques jours du lancement de la Coupe du Monde de football en Afrique du Sud. Les attentes étaient fortes sur ce marché à potentiel, dont le succès sur le marché illégal international laissait espérer des résultats exceptionnels. Six mois après  l’ouverture, l’heure est au bilan et il semblerait que les résultats ne soient pas à la hauteur des espérances des opérateurs.

Un marché déjà concentré

Depuis le mois de juin 2010, l’ARJEL a accordé 48 agréments : 25 dans le poker, 15 dans les paris sportifs et 8 dans les paris hippiques. Mais sur ce marché concurrentiel, seuls quelques opérateurs se détachent :

  • Sur les paris sportifs, Betclic avec 45% de parts de marché annoncées devance Bwin , ParionsWeb et le PMU.
  • Sur l’activité de poker en ligne, Pokerstars prend la première place du marché avec 38% de parts de marché (hors tournois en ligne). Il est suivi de près par Winamax puis par Betclic.
  • Enfin, sur l’activité des paris hippiques en ligne, PMU confirme sa position de leader avec 70% de parts de marché. Il devance de loin Zeturf et Betclic.

Les clés pour faire partie du tiercé gagnant

De manière générale, les leaders sont ceux qui ont réussi à réunir les pré-requis pour exister sur le marché et à faire émerger leur offre grâce à :

  • Une bonne connaissance des joueurs et de leurs comportements de jeu, indéniablement meilleure pour les opérateurs qui avaient une activité avant l’ouverture du marché ;
  • Une technologie intégrée, maîtrisée et sécurisée via une plateforme technique performante ;
  • Des coûts d’acquisition élevés (estimés à 200-250€/joueur) alliant plans de communication agressifs et bonus toujours plus attractifs à l’inscription (ex : jusqu’à 100€ de bonus offerts en juin 2010 pour les paris sportifs sur le site ParionsWeb de FdJ)
  • Un gain potentiel fort pour le joueur, qui passe par des cotes élevées pour les paris sportifs, des liquidités fortes  sur les sites de Poker ou une masse d’enjeux importante pour les paris hippiques ;
  • Une confiance forte des joueurs accordée aux opérateurs agréés, notamment grâce à une politique de Jeu Responsable stricte imposée par l’ARJEL.

Une fiscalité qui met au tapis

Sur le papier les résultats de l’ouverture du marché français pour les opérateurs sont plutôt séduisants, notamment pour le poker en ligne qui a connu un véritable boom et devance largement les paris sportifs et hippiques en terme de chiffre d’affaires :

  • Près de 5 milliards d’euros de mises répartis entre Poker (3,7Mds en Cash Game et 412 M€ en Tournois),  Paris Sportifs (450 M€) et Paris Hippiques (450M€) ;
  • 3 millions de comptes ouverts en France dont  près de 2,1 millions de comptes actifs ;
  • 500 000 joueurs actifs en moyenne chaque semaine.

Cependant, le marché français ne représente aujourd’hui que 25% du marché estimé par l’ARJEL en valeur avant l’ouverture. Les opérateurs dénoncent la lourde fiscalité imposée par les autorités françaises (3 à 4 fois supérieure à la taxation appliquée dans les autres pays européens), qui impacte fortement leur rentabilité et limite les prises de jeu et les mises des joueurs.

Six mois après la libéralisation du secteur des jeux en ligne, le marché est déjà très concentré et ne laisse pas de place au « Small is beautiful ».
A horizon 2 ans, une restructuration de ce marché pourrait se caractériser par des alliances ou des rachats…Et pourquoi pas l’arrivée de nouveaux acteurs si la fiscalité évolue à leur avantage ?

Sources :

  • Le Figaro, janvier 2010
  • igamingfrance.com
  • Etude Eurostaf,– Le marché des jeux en ligne : paris sportifs, paris hippiques, poker – Edition 2010

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