L’APPSTORE, UN BUSINESS À 1 MILLIARD DE DOLLARS
Sans vraiment le vouloir, Apple a fait émerger un nouveau business : celui des AppStore. A l’origine, au lancement du premier iPhone, la position officielle d’Apple était assez réservée. Des applications qui risquaient de faire « planter » un téléphone comme un vulgaire ordinateur, c’était mauvais pour l’image. Mais face au succès des solutions de contournement et autres ‘jailbreak’, Steve Jobs a bien vite corrigé le tir en annonçant son AppStore en même temps que l’iPhone 3G en juillet 2008. Dès janvier 2009, Apple annonçait que le cap des 500 millions de téléchargements était dépassé . C’est au final 500 millions de dollars de nouveaux revenus qui seront ainsi générés dès la première année, dont 70% reversés aux développeurs et éditeurs, et 30% conservés par Apple. Et certains analystes évoquent déjà 1 milliard de chiffres d’affaires en 2009. Même Steve Jobs n’en revient pas : « I’ve never seen anything like this in my career for software. Who knows, maybe it will be a $1bn marketplace at some point in time », déclarait-il, un peu étonné, au Wall Street Journal fin 2008.
Il faut dire qu’un tel succès n’était pas prévisible il y a 9 mois. En effet, des bibliothèques d’applications téléchargeables pour mobile existent depuis 2001 (BREW, Nokia Download, Getjar etc.) sans avoir pour autant révolutionné le marché grand public des Smartphones. Rien de tel pour l’AppStore qui comprendrait dès aujourd’hui 30 207 applications.
Le succès de l’AppStore profite largement aux développeurs. Et les ‘success stories’ de jeunes entreprises au succès foudroyant ne manquent pas, comme celle de ce développeur occasionnel ayant gagné $250 000 en 2 mois lui permettant ainsi de démarrer sa société spécialisée.
La présentation de la nouvelle version 3.0 du logiciel de l’iPhone (le 17 mars 2009) a confirmé qu’Apple misait beaucoup sur les développeurs pour perpétuer la dynamique de leur service en leur permettant notamment de capter des revenus plus récurrents (abonnement, upgrade payant, etc.). Cette annonce a lieu alors qu’un prix psychologique de $0,99 semble s’être installé sur l’App Store, les applications ont de plus en plus de difficultés à justifier un tarif plus élevé, limitant ainsi le potentiel de revenu pour les développeurs. Difficile de faire émerger son application parmi 30 000 autres !
A ce nuage vient s’ajouter celui de la complexité pour naviguer dans l’offre de l’AppStore : de nombreuses applications sont « inutiles », gratuites et pas ou peu réutilisées après téléchargement ; enfin l’émergence d’applications stores pirates (pour iPhones jailbreakés) permettant d’utiliser des applications interdites par Apple peuvent aussi représenter un risque pour le business de l’AppStore. Ces quelques ombres au tableau empêchent d’anticiper précisément le potentiel du marché des applications sur iPhone mais poussent déjà Apple à des ajustements et doivent surtout servir aux futurs concurrents, tel Nokia / OviStore ou Microsoft / Windows MarketPlace, à anticiper les dérives d’un Application Store plus ou moins victime de son succès. Sans parler des opérateurs mobiles qui s’agacent probablement de tout ce revenu capté directement par Apple auprès de leurs clients !
Retrouvez l’offre de conseil VERTONE pour le secteur de la Distribution