Salon Produrable 2023 : Quels enseignements pour la transition écologique et solidaire ?
Crédit photo : Salon Produrable 2023 (©_Gael_Kazaz)
Depuis 15 ans, le salon PRODURABLE s’impose comme le rendez-vous européen incontournable des acteurs et des solutions en faveur de la RSE et d’une économie plus durable. Il réunit une communauté grandissante qui au cours d’ateliers et de tables rondes se questionne et tente de répondre aux profondes mutations de notre société.
Ces 12 et 13 septembre 2023, VERTONE s’est rendu à la 16ème édition du salon qui a rassemblé au Palais des Congrès plus de 10 000 visiteurs, 650 intervenants et plus de 250 partenaires.
Pour donner suite à ces deux jours de salon, nous vous partageons 5 grands enseignements à retenir !
1. Un changement de « Mindset » est nécessaire pour trouver le bon chemin de la transition
La 16ème édition du salon PRODURABLE était placée sous le signe de la culture, au sens de notre manière d’interagir avec le monde, et plus précisément de sa corrélation avec les thématiques de durabilité. C’est en présence notamment de Cyril Dion – écrivain, réalisateur – et Pierre Charbonnier – chargé de Recherche CNRS, Sciences Po et au Centre d’Etudes Européenne que la plénière d’ouverture a donné le ton en annonçant que « La bascule de notre société sera culturelle ou ne sera pas ! ».
Danielle Deruy, directrice générale d’AEF Info – groupe organisant le salon PRODURABLE – a en effet insisté sur la nécessité du changement de « mindset » des acteurs économiques pour se détacher de la culture productiviste et consumériste actuelle. Au-delà du changement des modèles économiques, c’est alors notre capacité à imaginer et à se projeter dans de nouvelles références culturelles qui permettra le passage réel à l’action et la mise à l’échelle réussie des solutions durables.
Plus concrètement, ce sont nos valeurs, nos croyances, nos réticences, nos comportements, notre éducation, notre formation, notre production ou encore notre consommation qui constituent ici ce « mindset » et deviennent pour les années à venir les acteurs de cette bascule culturelle indispensable à la transition.
A titre d’exemple, lors de la conférence « Quel est le rôle des entreprises dans l’accompagnement du changement de pratiques de consommation nécessaires à l’accélération de la transition ? » Claire Bretton – co-fondatrice et CEO d’Underdog – insiste sur le rôle clé de l’éducation et de la communication pour faire du reconditionnement une nouvelle norme dans notre société de consommation.
2. Réglementation CSRD, nouveau cadre de référence pour les entreprises
Cette année, la Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) était également au cœur de la programmation du salon PRODURABLE, avec pas moins d’une dizaine de temps forts organisés autour de cette nouvelle directive européenne, qui s’appliquera dès 2024 à près de 50 000 entreprises en Europe qui devront progressivement inclure des informations sur leur performance en matière de durabilité dans leurs rapports annuels, établir une stratégie de durabilité et une analyse de matérialité pour identifier les sujets les plus importants de leur activité.
Succédant à la Non Financial Reporting Directive (NFRD), cette nouvelle directive vient étendre et harmoniser l’exigence des reportings RSE à un plus grand nombre avec presque 5 fois plus d’entreprises progressivement concernées par cette révision en Europe.
En plus d’encourager toutes les organisations à s’engager en faveur de la RSE, la CSRD donne également de la visibilité aux initiatives et aux avancées des entreprises en la matière, luttant ainsi contre le greenwashing souvent dénoncé par les clients et les collaborateurs. À ce jour, la France n’a pas encore défini le cadre des sanctions pour les entreprises ne respectant pas la réglementation.
Au travers des différentes conférences sur le sujet, on retient ainsi que 4 étapes sont nécessaires pour bien s’adapter à la nouvelle directive CSRD :
- Repenser sa gouvernance en rapprochant les départements RSE et financier afin de répondre à la demande de fiabilité, de contrôle et de remontée de données imposée par la CSRD
- Faire un diagnostic de l’écart entre le reporting actuel et les attendus de la CSRD pour capitaliser sur le travail réalisé, notamment dans le cadre de la réglementation NFRD
- Passer au filtre de l’analyse de double matérialité des enjeux ESG et former les équipes
- S’outiller pour consolider, piloter et publier les données ESG au format ESEFA avec un outil de reporting adapté à votre entreprise et à ses objectifs
3. L’utilité sociale, un enjeu d’attractivité pour les entreprises et les marques
78% des jeunes en école de management considèrent que l’impact sociétal sera un critère déterminant dans le choix de leur premier emploi, d’après le baromètre des enjeux du premier emploi de l’EDHEC NewGen Talent Centre
Cette année encore, le salon PRODURABLE met en lumière l’attente grandissante des managers de demain, des collaborateurs mais aussi des clients envers la contribution sociétale des entreprises et des marques. Une notion employée ici pour distinguer l’activité au service de la société de celle qui sert avant tout l’intérêt des individus et des entreprises.
Lors de l’atelier « Grands engagements des marques et des entreprises : démontrer et nourrir son utilité sociétale », Phillippe Raffin – vice-président du cabinet LINKUP – et Laurence Bedeau – associée du cabinet Elabe – nous ont présenté leur hybridation autour notamment de trois leviers majeurs nécessaires à l’accroissement de l’utilité sociale :
- Opérer collectivement, avec les forces vives de l’entreprise et de la société. Un propos illustré par l’intervention de Florian Breton, fondateur de MiiMOSA, la plateforme de financement hybride qui met en lien des citoyens et des marques & institutionnels pour développer des projets d’utilité sociétale.
- Retourner aux fondamentaux de l’entreprise pour déterminer une utilité sociétale singulière et légitime
Envisager l’utilité sociétale comme un projet constant, avec des ambitions sur le long terme
4. Plus que la durabilité, place à la régénération au cœur de la transition
La notion d’économie régénérative était elle aussi bien présente de la programmation de cette 16ème édition, avec plus d’une dizaine d’ateliers et de tables rondes multi-secteurs sur le sujet : décarbonation, supply-chain circulaire, reforestation, agriculture régénérative, reconditionnement & réemploi de biens de consommation…
Présentée comme une évolution de la durabilité, la régénération s’impose pour les petites et grandes organisations comme le nouveau modèle vers lequel tendre, pour réussir sa transition écologique et sociale.
C’est le cas notamment de Nestlé, qui ambitionne d’atteindre 20% de matières premières issues de l’agriculture régénérative d’ici 2025.
De son côté, l’entreprise Bout’ à Bout’, fondée par Célie Couché opère pour le développement à grande échelle d’une filière de réemploi des contenants en verre, avec l’ambition d’en faire un standard de consommation accessible et lisible dans nos quotidiens.
C’est également dans ce contexte que le cabinet Ekodev, partenaire de Vertone, a présenté les principes de la RSE 2.0, incarnation de l’évolution d’un modèle durable vers un modèle régénératif, primordial face à l’urgence imposée par les limites planétaires, sur la base du passage :
- D’une approche périphérique à une approche intégrée
- D’une approche défensive et réactive à une approche proactive
- D’une approche réparatrice à une approche contributive et régénératrice
- Remise en cause des modèles d’affaires
5. Implication des parties prenantes internes et externes
Quel que soit le secteur concerné, l’ensemble des conférences PRODURABLE a mis l’accent sur le rôle crucial de la mobilisation des parties prenantes internes mais aussi externes pour porter la transition durable d’une entreprise sur le long terme.
L’équipe du cabinet ETYO, sur la base du cas d’entreprise cozygou et de sa marque éco-responsable ecozigou, a notamment insisté sur la nécessité des points suivants pour construire une gouvernance durable au sein de l’organisation : Une vision portée par la direction, un leadership collaboratif à tous les niveaux de l’organisation, une équipe dédiée et impliquée sur le long terme, une communication transparente sur les actions prises/à venir ainsi qu’une capitalisation du cadre réglementaire comme fil conducteur lisible pour tous.
D’autres part, les synergies avec les parties prenantes externes permettent de mutualiser les forces vives en présence pour accélérer et faire perdurer la transition écologique et sociales. Par exemple, les modèles d’écologie industrielle et territoriale, encouragés par l’ADEME, sont le résultat de synergies entre acteurs du terrain (collectivités et groupements d’entreprises) avec comme objectif commun d’optimiser les ressources sur un territoire, qu’il s’agisse d’énergies, d’eau, de matières, de déchets mais aussi d’équipements et d’expertise.
Face à tous les enjeux qu’impose une transition écologique et solidaire réussie, VERTONE aide ses clients à poser les fondations d’un modèle pérenne et responsable, en intégrant la RSE au cœur de leur activité et de leurs projets à impacts positifs. Plus concrètement, l’offre VERTONE consiste en un accompagnement autour de 6 champs d’expertise :
- La stratégie de marché, pour identifier de nouveaux modèles durables et adapter la proposition de valeur en alignant enjeux business et engagements RSE
- La distribution et la performance commerciale, pour optimiser la stratégie de distribution, limiter les externalités négatives et aligner le pilotage commercial avec la stratégie RSE
- Le marketing centré client & citoyen, pour mettre à profit les leviers du marketing client, favoriser et récompenser les comportements responsables
- L’expérience et la relation client, pour construire des parcours clients plus responsables et plus inclusifs, qui sensibilisent les clients sur des enjeux RSE
- L’innovation et le Design d’offres & services, pour concevoir des produits et services plus durables et favoriser une consommation plus responsable
- La transformation et l’Organisation, pour accompagner la transformation des organisations et intégrer la RSE dans tous les métiers
Notre démarche est portée par la volonté d’apporter de la valeur durable aux clients finaux, à l’environnement et à la société pour l’ensemble des secteurs pour lesquels nous intervenons.
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