Metaverse : la réalité virtuelle sera-t-elle le futur pilier de l’expérience Retail ?
Même si Metaverse et NFT sont les termes tendances du moment, il n’est finalement pas si aisé de trouver des marques ou des enseignes qui développent de stratégies structurées autour de ces sujets. L’initiative du Printemps nous montre que la réalité virtuelle peut être bien plus qu’un gadget pour les marques et les retailers, et peut devenir un atout majeur de leur stratégie marketing.
Décryptage de l’initiative du Printemps autour de 4 éléments clés :
1. Un « use case » autour de la fidélisation
Le « use case » retenu par le Printemps est simple : il est construit autour de la fidélisation client. Les possibilités autour des Metaverses sont immenses puisque ces univers ont pour « simple » ambition d’être des alternatives au monde réel. En faisant le choix d’utiliser des NFTs, qui plus est d’un artiste célèbre, pour récompenser ses clients via un tirage au sort, le Printemps réussit 2 tours de force majeurs :
- Créer de la différenciation : en offrant des avantages exclusifs et uniques, à savoir des NFTs (uniques par définition) introuvables ailleurs, le Printemps se distingue sur son marché. Or dans une stratégie de fidélisation client, la différenciation est un véritable facteur clé de succès. En effet, la rareté ou le fait de ne pouvoir obtenir quelque chose uniquement auprès d’une enseigne et pas chez son concurrent est un ingrédient majeur permettant de générer un sentiment de préférence de marque et ainsi d’optimiser la fidélisation client.
- Proposer une expérience gamifiée : tendance de fond dans les stratégies de fidélisation dans le Retail, la gamification permet d’engager le client via des mécaniques plus ludiques que les mécaniques traditionnelles de earn et de burn. Au-delà de l’engagement généré, ce système d’animation permet aussi de mieux contrôler la générosité dépensée en animation de sa base client. En effet, le fait d’offrir des NFTs par tirage au sort comme le propose Le Printemps, suscite une envie de participer, de tenter sa chance de la part des clients, et crée aussi un sentiment d’impatience dans l’attente des résultats et de surprise si on gagne, et cela à moindre cout pour l’enseigne (car seule une poignée de client est récompensée in fine). En synthèse, cela génère donc des émotions de la part des clients, ce qui a également un impact positif sur la préférence de marque.
2. Le ciblage d’une population plus jeune
Comme avec les applications mobiles il y a plus de 10 ans dont la vocation était de cibler les Millennials, les marques ont toujours un besoin constant de rajeunir leur clientèle pour sécuriser l’avenir. Le Metaverse est clairement un bon levier pour cela. D’une part, tous les jeunes sont familiers avec ces termes de Metaverse et NFT et par ailleurs, ils sont majoritairement présents sur ces univers, en tant que producteurs de NFT pour quelques-uns, simples acheteurs pour d’autres ou a minima crypto-users pour la plupart.
Ainsi, proposer des expériences qui ressemblent à celles de leur quotidien et être capable de parler leur langage au travers de ces univers ne peut être qu’un excellent levier pour les faire considérer différemment une marque et les emmener in fine à s’identifier à cette marque.
3. le maillage du virtuel et du réel
Autre élément intéressant dans cette initiative du Printemps, le maillage entre le monde virtuel proposé et le monde réel. Bien conscient que ces sujets de Metaverse et autres NFT sont encore assez peu maitrisés, voire inconnus, par l’ensemble de la population, le grand magasin a eu l’idée d’installer un pop-up store physique. Son rôle ? Pouvoir expliquer son initiative virtuelle. Mais le stand ne s’arrête pas là. Il permet également de vivre une expérience de réalité virtuelle en essayant et en achetant des vêtements virtuels sous forme de NFTs (via leur partenaire DressX). Car quoi de mieux pour acculturer sa clientèle que de faire tester concrètement ces nouvelles expériences ?
4. Une approche de test & learn
Enfin, les investissements à prévoir pour pouvoir devenir pionnier dans un Metaverse, ou pour créer son propre Metaverse, sont colossaux. En choisissant quelques initiatives bien pensées comme le fait le Printemps, le grand magasin évite ainsi le risque qu’encoure toute entreprise qui investit massivement dans une technologie alors que le marché n’est pas encore mâture. A savoir ? Un énorme flop ! Et cet énorme flop, au-delà d’être financier, peut également freiner considérablement les envies d’y retourner et ainsi se laisser distancer par ses concurrents qui eux y rentreront plus tardivement sans avoir à y « essuyer les plâtres ».
Le Printemps choisit donc la prudence tout en proposant une expérience unique qui lui permettra de tester l’appétence de ses clients de manière concrète et ainsi pouvoir apprendre et évoluer à l’avenir sur ces sujets naissant de Metaverse et NFT.
Donc être early investor, oui bien sûr, mais pas à n’importe quel prix.
Un article rédigé par
Crédit photo : Printemps – https://www.groupe-printemps.com