21/02/13

LA RENAISSANCE DES BOÎTES AUX LETTRES

Dès 2007, divers acteurs ont pris d’assaut le marché naissant des coffres fort numériques. Rappelons entre autres, La Poste, Monobanq, Air France et Allianz, et quelques pure players comme Primobox et e-coffrefort. A l’origine, ces coffres numériques proposaient un service en ligne d’archivage des fichiers numériques allant du simple archivage à l’archivage sécurisé. C’est ainsi qu’a muri l’espoir d’une petite révolution. Finie la paperasse, finie la corvée de classement, d’archivage, dans le monde du numérique rien ne se perd et tout devient soudainement rangé, sûr et accessible! Seulement derrière cette belle promesse, se cachait encore la corvée de la numérisation manuelle et les coffres forts numériques n’ont pas eu le succès escompté.

Qu’à cela ne tienne, la machine est en route et les Postes traditionnelles l’ont bien compris,  comme l’attestent les récents lancements d’offres de « boîtes aux lettres digitales » : Digiposte en France, EPost Brief en Allemagne, Netposti en Finlande, Postel au Canada et bientôt celle de Norway Post.

Pourquoi un tel dynamisme de la part des acteurs postaux ?

Non seulement les Postes ont identifié un vrai besoin à satisfaire, mais elles font surtout face  à une décroissance de leurs activités historiques. En France plus précisément, le courrier recule de 4% par an en moyenne et selon la Poste, 30% des échanges de « courriers relationnels » devraient disparaitre d’ici 2015. Les Postes sont donc contraintes de repenser leur activité au-delà du courrier papier et font ainsi face à un nouveau challenge : transformer la  menace du « tout électronique » en opportunité, et se (re)positionner au cœur des échanges, qu’ils soient papier ou numériques.

Dans un premier temps, les Postes se sont lancées dans le développement de « e-services » en transposant en ligne leurs services existants : envoi en ligne de lettre, de recommandé, de carte postale, ensuite rematérialisés. Aujourd’hui, elles vont plus loin et investissent un nouveau marché : celui de la sécurisation des données électroniques. Tiré par l’essor de la dématérialisation, ce marché bénéficie aujourd’hui d’un cadre législatif et réglementaire favorable. Depuis mai 2009 en France, la loi sur le bulletin de paie électronique, permet à chaque employeur, avec l’accord du salarié, d’effectuer la remise du bulletin de paie sous forme électronique.

En s’appuyant sur leur expertise et leur capital de confiance, les Postes espèrent  ainsi capter et développer le marché des « boites aux lettres digitales », en couplant à leur service de coffre fort numérique, un service complet de sécurisation de l’ensemble des échanges électroniques. Ainsi, elles retrouvent leur position de tiers de confiance dans les échanges entre émetteurs et destinataires.

Que recouvrent les « boîtes aux lettres digitales » et comme se différencient-elles ?

Le service de base proposé par les différentes offres du marché est constitué à la fois d’un service de stockage/archivage sécurisé sous forme de coffre-fort, et d’un service de partage sécurisé (réception/envoi) de documents électroniques sensibles. La garantie de la valeur probatoire des documents émis dans ces boites (et leur opposabilité) en constitue l’innovation majeure.

Les acteurs postaux traditionnels ainsi que les nouveaux entrants positionnent leurs offres en répondant à des besoins plus ou moins ciblés. On peut distinguer ainsi trois grands types d’offres.

Les offres ciblées, qui répondent à un besoin précis comme par exemple la sécurisation des échanges  financiers, sur lesquelles se sont positionnés Canada Post, avec son offre Postel, et Zoomit, un pure player du marché belge. Leurs offres mettent en avant une gestion de bout en bout des échanges financiers allant de la réception sécurisée jusqu’au paiement sécurisé des factures depuis leur espace en ligne.

A l’inverse, certains jouent la carte de l’offre globale, en proposant un service qui centralise les courriers administratifs de l’ensemble des filières documentaires (factures, papiers administratifs, fiches de paie, papiers médicaux, …). La Poste avec Digiposte et d’autres start up françaises, telles Homebubble ou encore Sécuribox se sont ainsi lancées dans la course au référencement d’émetteurs officiels (employeurs, banque, assurance, facturiers, administration, opérateurs, mutuelles ….) Reste à savoir qui parviendra à s’imposer comme le référent du marché.

Enfin, un dernier type d’offres se distingue, les offres mixtes qui centralisent la réception des documents au format électronique et papier. Zumbox, le nouvel entrant Américain, ou encore Ittala, la poste Finlandaise, couplent ainsi le service de base avec un service de numérisation des courriers papiers expédiés à l’adresse postale.

Du coffre numérique aux boites aux lettres digitales, le marché des échanges électroniques poursuit son essor et se structure. En capitalisant sur leur image, les Postes traditionnelles s’imposent à nouveau comme les intermédiaires de confiance et amorcent ainsi leur mutation vers le numérique et leur statut d’opérateurs globaux.

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