20/05/13

PERSPECTIVES DU LIVRE ÉLECTRONIQUE DANS L’ÉDUCATION (2/2)

Suite de l’article paru le 18/05/2009

Dans le domaine de l’enseignement, les potentiels de l’e-book sont importants. En octobre 2007, Xavier Darcos Ministre de l’éducation, a annoncé l’expérimentation auprès de 50 classes de 6ème d’un cartable électronique (en fait un ebook contenant des manuels scolaires). L’appel d’offre lancé par le ministère s’est au final révélé infructueux et l’expérimentation est repoussée d’un an en attendant la disponibilité des écrans ebooks couleurs. Les ebooks destinés à cet usage ne seront pas dans un premier temps nécessairement connectés.

D’autres expérimentations sont en cours actuellement dans le collège numérique pilote de Goussainville, qui explore de manière plus large l’apport des NTIC dans l’enseignement. Il étudie notamment les interactions entre différents outils tels que l’ordinateur portable faisant office de livre numérique et le tableau interactif numérique accessible en cours.

Par ailleurs, des séminaires et tables rondes sont régulièrement organisées, comme le séminaire d’octobre 2008 portant sur « le manuel scolaire et numérique » ou la table ronde organisée au dernier salon du livre en mars 2009 autour des « Lectures de dem@in ». Ces ateliers réunissent l’ensemble des parties prenantes du sujet : industriels, éditeurs scolaires, personnes du Ministère de l’Education Nationale en charge des sujets NTIC, conseillers TICE des académies et professeurs.

A l’étranger, plusieurs initiatives émergent également. Par exemple, en Chine, l’université de Pékin a expérimenté l’Ebook en 2007. Une expérimentation du cartable électronique est prévue en 2009 dans 10 lycées.

Aux Etats-Unis, 100 étudiants de la Penn State University testent actuellement le reader de Sony pour leur cours d’anglais.

Les bénéfices attendus du livre électronique dans le domaine de l’enseignement sont nombreux et déjà confortés par les premières expérimentations.

Du côté des élèves et des parents d’élèves, on note :

  • Diminution du poids du cartable de l’élève (notamment pour les enfants)
  • Disponibilité en permanence grâce à l’augmentation de l’autonomie des batteries et la facilité de transport (poids, taille)
  • Plaisir renforcé dans l’apprentissage grâce à l’aspect innovant et interactif et donc une plus      grande motivation des élèves et une meilleure captation de leur attention
  • Moindre coût pour les familles comparé à l’acquisition de livres scolaires

Du côté des enseignants et de l’Education Nationale :

  • Enrichissement de la pédagogie grâce à la dimension multimédia (images, son et vidéos), notamment pour l’apprentissage des langues
  • Possibilité d’auto-apprentissage grâce à des exercices interactifs ou à l’inverse possibilité de réaliser des exercices collectivement
  • Actualisation régulière du contenu (articles de presse pour les cours de langues, contenus      actualisées pour les cours de géographie ou d’économie, etc…)
  • Contenu personnalisable par le professeur qui peut diffuser son propre cours, élément renforcé lors d’une interaction avec le tableau numérique
  • Economie de papier en phase avec le projet « l’école agit » issu du Grenelle de      l’Environnement

Ainsi, à terme, en se projetant, le marché potentiel de 14 millions d’élèves en France permettra de stimuler les volumes et donc de baisser les coûts des Ebooks.

Le chemin reste cependant long avant d’arriver à une véritable généralisation : de nombreux freins devront être dépassés et de larges défis restent à relever

  • Equipement matériel massif et définition des modalités de financement (parents, collectivités, Etat ?)
  • Formation des professeurs, des élèves et des parents d’élèves avec un accompagnement du changement
  • Protection des contenus et respect des droits d’auteur
  • Définition d’un modèle économique permettant à l’industrie de l’édition scolaire de maintenir sa position
  • Numérisation des contenus (contenus des livres scolaires mais aussi, ressources pédagogiques des bibliothèques)
  • Adaptation des contenus à la spécificité de ce nouveau support (hypertexte, multimédia, interactivité individuelle entre l’élève et la machine ou collective entre différents élèves) tout en maintenant leur adéquation aux programmes enseignés
  • Amélioration du confort de lecture (définition d’écran, couleur, contraste pour une lecture en toutes circonstances…) et de l’expérience d’usage (toucher « papier », design, écran tactile, navigation fluide façon iphone, taille de l’écran…)
  • Facilité d’accès aux documents ou aux actualisations des cours
  • Communication pertinente pour accompagner le déploiement du livre électronique permettant la promotion de ce nouveau support et donnant la bonne information.

Ainsi, l’ebook, avec l’arrivée des prochaines évolutions techniques et fonctionnelles est prometteur dans le domaine de l’enseignement. Cependant, les habitudes acquises avec le support papier imprimé ne se perdront pas si facilement et il faudra faire preuve de patience et de pédagogie afin que le nouveau support du livre électronique se substitue à l’ancien, qui a plus de 5 siècles de pratique satisfaisante derrière lui…