Le Corpoworking, nouvel incontournable de l’immobilier tertiaire
Le marché de l’immobilier tertiaire a été fortement touché par la crise du covid, le télétravail rendant vacants une partie des bureaux des entreprises, et les aspirations des salariés ayant évoluées.
Comment les acteurs du marché du « Co-working » (location de postes de travail dans des espaces partagés), tirent-ils profit de ce bouleversement pour proposer des offres dites « Corpo-working », location de bureaux privés, plateaux ou immeubles clés en main, à destination des entreprises ?
Les entreprises doivent adapter leurs stratégies immobilières aux nouveaux modes de travail
On assiste en effet, depuis la crise du Covid-19, à une forte demande de flexibilité des salariés qui souhaitent pouvoir bénéficier de modes de travail hybrides, travailler depuis chez eux et revenir au siège pour des réunions ou projets collaboratifs. Pour répondre à ces aspirations, 91% des entreprises que nous avons rencontrées généralisent le télétravail et cherchent désormais à privilégier le bien-être de leurs salariés sur site (étude VERTONE réalisée auprès d’une dizaine de directeurs immobiliers et RH en 2022).
Ces évolutions poussent les entreprises à adapter leurs stratégies immobilières. Face à des bureaux inutilisés, les entreprises déploient le flex-office et réduisent les surfaces dédiées aux postes de travail. Elles doivent à l’inverse augmenter le nombre de leurs salles de réunion pour permettre aux salariés de travailler de manière collaborative. Enfin, le siège veut être conçu comme un lieu de vie qui propose une expérience collaborateur unique et différenciante de l’expérience en télétravail, ce qui se matérialise par la création d’espaces communs et conviviaux au sein des bureaux.
Les acteurs du corpoworking proposent une offre de bureaux et de services qui répondent à ces nouveaux besoins des entreprises
Le modèle économique du corpoworking permet également aux entreprises un faible engagement, que ce soit sur la durée de contrat ou la surface louée, répondant ainsi à leurs besoins de flexibilité, dans un contexte d’incertitudes en termes de croissance d’effectifs et/ou d’usages.
Enfin, le corpoworking offre l’accès à des réseaux de sites, à l’échelle nationale, ce qui favorise la proximité domicile-siège des employés.
Le corpoworking connait une forte dynamique et une demande placée croissante
Le corpoworking est de plus en plus apprécié des entreprises : 78% des entreprises rencontrées l’ont intégré à leurs réflexions immobilières, ce qui accroit une demande désormais supérieure à l’offre du marché (entretiens réalisés avec plusieurs brokers en 2022).
Le marché du corpoworking s’oriente vers un meilleur équilibre financier. Le célèbre crash boursier de Wework en 2019 est désormais loin derrière l’entreprise qui consolide son implantation en France avec l’ouverture de 3 nouveaux sites sur l’année 2021-2022. Ce sont plus de 100 000 m² de surface supplémentaire qui sont exploités par les 11 principaux acteurs du corpoworking en France en 2021, avec un taux de remplissage moyen en Ile-de-France qui atteint les 71%.
Le marché du corpoworking prend le pas sur le coworking, avec des offres plus privatives et plus servicielles, et l’ouverture des sites de plus en plus grands, allant jusqu’à 13 000 m² en 2021. Cette tendance se manifeste également par le développement d’offres purement servicielle de conseil en immobilier et en aménagement de bureaux, ainsi qu’en gestion et d’animation des espaces
Le marché, originellement parisien, s’étend désormais à l’ensemble de la France : plusieurs acteurs développent un maillage en province, permettant ainsi aux entreprises de louer de manière plus flexible des bureaux en point relai de leur siège.
Réorienté vers une offre plus privative et servicielle pour répondre aux nouveaux besoins des entreprises et aux attentes de leurs salariés, le corpoworking accélère sa croissance et s’impose comme une solution incontournable de l’immobilier tertiaire.
Les entreprises rencontrent néanmoins des difficultés à définir leurs stratégies immobilières, et ont besoin d’être accompagnées dans leurs réflexions pour comprendre aux mieux les nouveaux usages.
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