24/10/19

La mixité des usages des bâtiments, une nouvelle norme urbaine #1

Alors que dans les années 1960-70 les urbanistes séparaient les habitations des activités professionnelles, aujourd’hui les grands projets urbains tendent à réunir ces fonctions pour créer un quartier à l’échelle d’un immeuble. Les immeubles se transforment et deviennent multifonctions. On assiste à une volonté claire des métropoles de favoriser la mixité des usages des bâtiments pour pouvoir créer une effervescence à l’intérieur même d’un quartier.

Qu’entend-on par « mixité des usages des bâtiments » ?

Selon la définition de la Harvard University Graduate School of Design : « un bâtiment est dit mixte dès lors qu’il comporte trois fonctions différentes dont aucune ne représente plus de 60 % de la surface totale de l’immeuble ». On retrouve généralement les fonctions « habitat », « travail » et « commerce » qui associent par exemple des espaces de coworking, des lieux de socialisation et de partage, des espaces à destination culturelle et événementielle, ainsi que de la restauration et des jardins.

bâtiment à usage mixte + BTP

Les Grands Voisins est la parfaite illustration de ce phénomène et compte parmi les premiers projets mixtes qui a connu un grand succès à Paris. Depuis 2015, l’ancien hôpital Saint-Vincent-de-Paul est occupé et accueille 600 personnes en situation vulnérable pour se loger, 250 associations, des start-ups, des artisans et des artistes. Cet environnement inédit avec des espaces en plein air a permis l’organisation de multiples activités partagées et a donné naissance à de nombreuses rencontres.

projets immobiliers à usage mixte - les grands voisins

Quelles raisons sous-jacentes peuvent expliquer ce phénomène ?

Une première explication de l’augmentation du phénomène de mixité des usages des bâtiments pourrait être l’évolution du prix de l’immobilier dans les métropoles. A Paris, la barre des 10.000€ le m² a été franchie au deuxième trimestre 2019, soit une augmentation du prix de 248% depuis le début des années 2000.

Cette augmentation s’est traduite non seulement par le départ des populations actives vers la banlieue mais également par une détérioration de la qualité de vie de citadins. La mise en commun des espaces d’habitations, de travail et de loisirs pourrait être une manière de recréer des espaces de vie attractifs pour les populations.

Une autre explication de cette évolution pourrait être la volonté d’optimiser et de réduire les coûts de fonctionnement de certains bâtiments. Les bâtiments publics, comme les écoles ou les mairies, sont inoccupés le soir et les weekends. Pendant ces heures creuses, ils peuvent être confiés à des organismes privés pour servir d’autres usages et permettre ainsi de cumuler les usages en un seul lieu.

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Article rédigé par Ioana BRATOSIN

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