03/07/15

Et à la fin… c’est toujours le client qui paie !

Vers une nouvelle hausse de la taxe sur les assureurs et mutuelles de santé…

« Le gouvernement a souhaité instaurer un reversement pour conforter le financement solidaire de l’assurance maladie. Cela se fera sous la forme d’une taxe sur leur chiffre d’affaires. Celle-ci devrait rapporter un milliard d’euros environ, notamment pour le fonds de Couverture maladie universelle (CMU) ». Voilà comment l’ex-ministre de la santé Roselyne Bachelot a annoncé fin 2008 la mise en place de la taxe dite CMU-Bachelot.

L’objectif était de réduire le déficit de la Sécurité Sociale, Mme Bachelot avait souhaité que les assureurs et mutuelles santé – en raison de leur « bonne santé » – participent à l’effort général.

Et pour cause, s’il est vrai que depuis 2005 la Consommation médicale a augmenté de 15%, les cotisations santé ont en moyenne augmenté de 5% par an. Ce déséquilibre profitant nettement aux assureurs et mutuelles…

Et voilà que 3 ans après la taxe CMU-Bachelot, le Sénat a adopté le 8 septembre, le projet d’augmentation des taxes sur les mutuelles proposé par François Fillon. L’objectif étant d’augmenter les recettes de l’Etat (recette attendue : 1 ,1 milliard €)

La réponse des représentants de la  Mutualité Française ne s’est pas fait attendre

Le 4 septembre une pétition géante à l’encontre de ces mesures a été lancée à leur initiative. La raison : ses représentants estiment que ces augmentations de taxes auront 2 impacts majeurs :

  • Une augmentation des tarifs des mutuelles
  • Une hausse du nombre de personnes ne bénéficiant pas d’une mutuelle

Ces 2 points avaient déjà été soulevés par la Mutualité Française lors de la mise en application de la Taxe CMU-Bachelot début 2009. Quels ont été les résultats un an après la mise en place de cette taxe ?

  • Les cotisations santé ont en moyenne augmenté de 5,3% en 2010. (source FFSA)
  • La forte croissance du nombre de personnes ayant eu recours à une aide de l’Etat pour l’acquisition d’une complémentaire santé a augmenté de 13  % en un an (source FFSA)

Des évolutions règlementaires qui amèneront nécessairement les organismes à repenser leurs stratégies

A la vue des tendances actuelles (déficit de la Sécurité Sociale, déremboursement progressif opéré sur certains médicaments ou l’augmentation de certaines franchises), force est de constater que le secteur de la Santé en France est en pleine mutation.

Le client ne pouvant pas supporter de manière récurrente des augmentations tarifaires sur son contrat santé, ces évolutions amèneront nécessairement les assureurs et les mutuelles à revoir leurs stratégies santé…

Quelles pourraient être les orientations ?

  • Adaptation de la politique des offres: créer des offres low-cost ou développer des offres de plus en plus sur mesure pour permettre aux clients de choisir leur niveau protection en fonction de leur budget
  • Réduction des coûts:
  1. les coûts commerciaux : la part de rémunération des intermédiaires varie généralement entre 10% et 20%. Si les organismes veulent réduire ou au moins limiter l’augmentation des tarifs, cette variable devra nécessairement être une variable d’ajustement dans un futur proche
  2. les coûts de gestion : de plus en plus d’organismes pratiquent la dématérialisation des flux, Swiss Life poussant même la logique jusqu’à la signature électronique des documents
  • Meilleure maitrise de la consommation: face à l’augmentation de la consommation médicale en France, les organismes cherchent à améliorer leurs résultats.  On retrouve là différentes méthodes telle que la création de réseaux d’opticiens, (comme le font déjà Malakoff Médéric, Allianz, MAAF-MMA) ou des programmes de prévention, de coaching (comme le fait Axa)

Alors, pour une fois, le client ne serait pas le dindon de la farce !  L’expérience nous le dira.

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